Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

JE MARCHE SEUL - J'm'en fous, j'm'en fous, de tout

5 décembre 2013

Le téléphone pleure

maxresdefault

     « E-cou-teuh, Maman est près de toi, tu peux lui dire Mamaaaaaaan c’est quelqu’un pour toi ». Ah, il est loin le temps où, pour pouvoir joindre quelqu’un par téléphone, il fallait prendre le risque d’appeler chez lui et risquer de se taper trois longues minutes de conversation avec une gamine complètement reloue. Parce que, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ce genre de scénette ne pourrait plus arriver de nos jours : si Claude François voulait joindre sa meuf, il n’aurait qu’à l’appeler directement sur son portable. Et si elle ne répondait pas, il pourrait quand même la bombarder de textos. Et il pourrait faire exactement la même chose sur sa boîte mail. Et même qu’il pourrait aussi vérifier qu’elle n’est pas connectée sur Facebook, et pourrir son mur de messages au passage. Ou encore la tweeter sur Twitter. Bref, la pauvre, n’aurait plus aucune chance d’éviter cette merde blonde en chemise à paillettes qui cherche désespérément à lui parler, et ça ne servirait plus à grand-chose pour elle de continuer d’utiliser sa gosse comme rempart.

      Hé oui, parce que figurez-vous que les temps ont changé. Elle est finie l’époque où il fallait prendre cinq minutes pour composer un numéro en tournant comme un couillon un cadran avec son doigt, et où vous risquiez la tendinite à chaque conversation à cause du poids du combiné. Maintenant, on est en plein dans la société de communication, vous savez, cette société où vous êtes devenu ultra-joignable, cette société qui sait tout le temps où vous êtes et qui s’amuse à le dire à tout le monde, cette société qui vous vend toutes sortes d’appareils qu’elle vous présente comme ultra-révolutionnaires, en vous faisant croire que si vous ne vous en équipez pas, vous ne serez qu’un gros ringard attardé. Désormais, grâce à elle, on peut vous appeler n’importe où, n’importe quand, quoi que vous fassiez, peu importe avec qui vous êtes. Et il paraît que c’est génial.

     Parce que, c’est quand même une grosse maline, cette société de consommation. Elle n’a qu’un mot à la bouche : la liberté. Elle nous le sert tout le temps, et à toutes les sauces. La liberté est son idée fixe. C’est pour que vous soyez libre qu’elle fait tout ça pour vous. Comment continuerez-vous à vivre si vous n’achetez pas le dernier iPhone (qui en plus fait aussi thermomètre anal grâce à son nouveau stylet) ? Et comment appelleriez-vous les Chinois que vous ne connaissez pas sans le super forfait qu’elle vous propose avec ? Vous ne voudriez pas prendre le risque de continuer à évoluer sans vous munir de la nouvelle montre-portable de Samsung, avec laquelle vous n'avez pas du tout l'air d'un con quand vous parlez à votre poignet ? Hein ? Quoi ?? Comment ? Qu’entends-je ? Vous me dîtes que si, vous pouvez faire tout ça ? Hérétique va ! Vous n’êtes pas normal, il est temps que vous vous fassiez soigner ! On n’est plus dans les années 1980 man, il faut vivre avec son temps !

     Ah ouais ?! Et bien écoutes moi bien connasse : je ne considère pas qu’être joignable 24h/24 et 7 jours/7, ce soit de la liberté, mais plutôt l’inverse, si tu veux tout savoir. Je considère que la VRAIE liberté, c’est de pouvoir décider de ce qu’on va faire de son temps libre, et de s’affranchir de toutes les contraintes qui pourraient vous tomber dessus par l’intermédiaire de l’appel ou du message d’autrui. Je considère que LA liberté, c’est de passer une journée, tranquille, pénard, avec sa meuf, rien qu’avec elle, sans qu’un connard ou une connasse ne vienne troubler cette tranquillité et ce bonheur en faisant vibrer mon portable ou notifier mon ordinateur. La Liberté, avec un grand L, c’est s’affranchir de tous ces appareils qui vous enchaînent à votre quotidien, qui réduisent à néant votre marge de manœuvre, et qui vous empêche de vivre comme vous l’entendez. Et donc, ce n’est pas vivre avec une carte Sim agrafée sur la peau des couilles.

     Sur ce, chère Société de communication, je t’emmerde. Signé : le vieux con qui ne vit pas avec son temps.

Publicité
Publicité
24 novembre 2013

Chansons pour Noël (partie 1)

love_actually_movie_image_bill_nighy_01

     Chut ! Attendez deux minutes. Il y a quelque chose qui cloche là. Regardez autour de vous : des guirlandes qui apparaissent aux plafonds des supermarchés, des panneaux lumineux qui sont suspendus au-dessus des rues. J’aime pas ça. Reniflez le parfum de l’air. Ça sent le sapin vous trouvez pas ? Non pas la mort, le vrai sapin. A tous les coups c’est déjà noël. Si si, ils m’ont déjà fait le coup l’année dernière. Personne ne m’avait prévenu, on m’a pris par surprise. Cette bande de connards. Attend, regarde mieux pour voir. Des prospectus plein les boîtes aux lettres. Des spots de pub ringards sur des jeux débiles à la télé. Des sapins qui poussent un peu partout. Ah bah ça y est, cette fois c’est sûr, c’est Noël. On est en plein dedans même. Ils m’ont encore eu. J’me fais baiser tous les ans de toutes manières. Bon bah, quitte à y être, autant y aller à fond vous croyez pas ? On ne va pas rester subir en silence. Je propose qu’on attaque l’ennemi avec ses propres armes. D’accord ? J’entends pas, d’accord !? Et bien ça tombe bien, j’ai justement ce qu’il vous faut : une playlist spéciale noël, qui fera regretter à votre voisin, peut-être pas d’être venu au monde, mais au moins d’avoir décoré son balcon.

1) Carol of the Bells de John Williams

Comment ne pas commencer cette playlist par un bon chant choral comme on les aime, qui donne l’impression que des enfants sont en train de chanter juste devant votre fenêtre. Remarquez que ce genre de chose n’arrive que dans les films, et jamais dans la vraie vie. Moi par exemple, si des enfants venaient chanter en face de mon appart’, déjà y aurait au moins trois voisins qui gueuleraient, et ensuite ils se feraient éclabousser la gueule par toutes les bagnoles qui passeraient devant eux, ce qui rendraient le tout bien moins classe.

2) Happy Xmas (War is Over) de John Lennon et Yoko Ono

C’est noël, et donc on chante la paix. Et qui de mieux que John Lennon et Yoko Ono pour la chanter ? Aller, on fait une ronde, on se tient par la main, et on chante en levant la tête vers le ciel et en fermant les yeux.

3) Merry Christmas Everyone de Shakin’ Stevens

Vous ne connaissez pas cette chanson, et c’est bien normal. Vous ne connaissez pas plus Shakin’ Stevens, et c’est encore plus normal. Mais sachez que ce type vous a un jour souhaité un joyeux noël, alors qu’il ne vous a jamais vu de sa vie. Et rien que pour ça, vous lui devez le respect.

4) Let it Snow, Let it Snow, Let it Snow de Frank Sinatra

Il ne peut pas exister de Noël réussi sans une bonne chanson de Frank Sinatra. C’est impossible. Surtout celle-ci, qu’on peut considérer comme l’arme fatale des chansons de noël, et des chocolats kinder.

5) Sleight Ride des Ronnettes

Les années 60 ont décidément été productives en termes de chansons de noël. Comme le prouvent les Ronnettes.

6) Christmas Day de Dido

Un peu de douceur dans ce monde de brutes. Oui parce que Noël, ce n’est pas seulement les chants enjoués, les bruits de cloches et les chorales, c’est aussi une chanson au coin du feu, à côté de la cheminée.

7) Christmas (Baby Please Come Home) de Darlene Love

Darlene Love, c’est Noël à elle toute seule. Une vraie machine de guerre à répendre l'amour.

8) O Holy Night des Corrs

Je ne sais pas pour vous, mais moi cette chanson me fout un peu le seum. Le genre de chansons qui vous rappelle, au moment où vous vous apprêtez à enfoncer un énorme morceau de dinde dorée au fond de la bouche, qu'il y a des gens autour de vous qui ne fêtent pas nöel, parce qu'ils sont dans la misère. Mais bon, elle est jolie quand même, surtout quand elle est interprétée par la famille la plus célèbre d’Irlande (et si elle peut vous faire poser votre fourchette cinq minutes pour vous rendre à l'église du coin, c'est pas plus mal).

La suite très bientôt !

17 novembre 2013

J'ai marché seul #2 - L'art de la guerre

Sans titre 2

Mardi. Record explosé. Jusque-là, ma plus grosse prise au collège avait été une petite boulette de shit que j’avais intercepté un peu par hasard à travers un grillage, l’année dernière. Là, c’est carrément une kalachnikov à bille de 6 mm que j’ai chopé dans le sac d’un élève, alors que son détenteur était en train de la montrer fièrement à ses camarades. Plus tard, mon sens du flair allait encore frapper, quand je débusquais dans un casier une bouteille en plastique remplie de billes, ainsi que deux chargeurs. Enquête résolue avec succès. Après avoir montré l’objet du crime au principal, je lui suggère que ce genre d’objet pourrait donner en décoration un petit cachet supplémentaire à son bureau, surtout lors d’entrevues musclées avec les éléments les plus récalcitrants. Malgré le rejet de cette idée, je ne suis pas peu fier d’avoir démantelé le premier réseau de trafic d’armes de guerre en plastique de l’histoire du collège. Les trafiquants des cités nord de Marseille n’ont qu’à bien se tenir. Et Jérôme Cahuzac aussi.

Mercredi. Las de leurs infanteries, je mets au défi deux petits élèves de sixième de me citer des noms de présidents de la République :

- Si ! Moi, je les connais tous ! Alors il y a Jacques Chirac, Claude François, Nicolas Sarkozy…
- Et Jean-Jacques Goldman aussi !

Dépité, je tente d’avaler ma règle en aluminium.

Jeudi. C’est la guerre ! La veille, j’ai changé ma sonnerie de téléphone portable, en choisissant le nouveau tube de Patrick Sebastien, « C’est bien fait pour ta gueule ». Le lendemain, après avoir pris un appel en présence de mes collègues, j’ai réalisé que cette chanson était en fait la chanson qui rentrait le plus vite dans la tête des gens de l’histoire de la chanson française, encore plus vite que Dominique Strauss-Kahn n'entre dans une femme. Réalisant que je détenais sur mon Galaxy Note l’arme nucléaire, j’ai bombardé les oreilles de mes collègues à tout va, comme Mahmoud Ahmadinejad rêverait de le faire sur Israël. La réplique ne se fit pas attendre. Voilà que l’un d’entre eux me répondait avec le redoutable « Faire une virée à deux » de Lilicub. Cette chanson me donne l’impression d’être attaché avec des chaînes sur un tourniquet qui tourne et qui ne s’arrête plus, jusqu’à que je me vomisse dessus et que je me noie dans ma propre gerbe. Remis de mes émotions, je réattaque mon adversaire, cette fois avec "Afrique Adieu" de Michel Sardou. Mais l’ennemi n’a pas dit son dernier mot : voilà qu'il me lance une cyber-attaque massive sur ma page Facebook, me bombardant de « Je te donne » des Worlds Apart, « Envole-moi » de M.Pokora et de Tal, et autres One Direction et Justin Bieber. La guerre, c’est moche.

Vendredi. La guerre peut parfois se dérouler sur les terrains de foot. Avec mes collègues de travail, puisque nous sommes trop feignants pour faire du vrai sport, nous avons récemment pris l’habitude de faire des « pauses Baby-Foot » (pauses d’environ 45 minutes à raison d’un quart d’heure de travail non-effectif) afin de mettre en valeur notre absence de talent à ce jeu, vous savez, ce jeu où des joueurs en plastique à l’allure de playmobile mal-fini, sans bras et unijambistes, tapent dans une balle en liège en tournant autour d’une barre. Pour tenter de donner à cette pratique un peu d’humanité, (mais aussi pour déstabiliser mes adversaires), je donne des noms à mes joueurs, noms en lien direct avec mes collègues. C’est ainsi que par exemple, mon ailier droit s’appelle Mercier, en hommage à un élève du collège qui agace particulièrement mes collègues. D’autres noms n’ont aucun rapport avec le travail : mon défenseur central droit se nomme ainsi Hoover, en référence à l'un des plus grands barrages des Etats-Unis. Par-dessus cela, je commente les matchs, à la manière de Grégoire Morgotton sur Canal +, c’est-à-dire en commençant toutes mes phrases doucement, et en les terminant en gueulant. Par exemple : « Oh la la la frAAAPPE !!! », « Oh le tir de l’attaquant et l’arrêt du GARDIIIIEEEEENN !!!! », « Oh l’interception magique DE HOOVEEEER !!!! ». Cela a le don d’énerver mes adversaires et de les déconcentrer. Le problème, c’est que cela déteint sur mon comportement le reste de la journée : « Tu veux qu’on prenne cAFEEEE ??? », « Il faut ramener les 5ème C au GYMNAAAAASE !!! ». Et c'est chiant, même pour moi. 

7 avril 2013

La vie est un combat perdu d'avance

clo148

          La nouvelle est tombée dimanche, vers 7h10 du matin. Mon téléphone à vibré plusieurs fois. C’était la mort, en 4G. Elle m’annonçait qu’elle était venue chercher ma grand-mère dans la nuit, vers 3h du matin, à à peu près 1800 km de chez moi. Il y a des dimanches matin où il y a pire que la gueule de bois.

     S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas attendre de la Mort, c’est bien qu’elle respecte la Vie. Et nous autres, pauvres mortels, avons malheureusement l’habitude de subir l’antagonisme qu’il existe entre les deux. Merde, depuis le temps qu’elle existe, quelqu’un aurait tout de même pu prévenir la Mort que, quand on est un minimum polie, cela ne se fait pas de réveiller les gens de bonne heure le dimanche, surtout pour leur annoncer une mauvaise nouvelle. D’ailleurs, quand on respecte un minimum la loi, on ne travaille pas le dimanche (à moins que la Mort soit bricoleuse, ce que je ne crois pas).

     Mais au-delà de tous les désagréments que ce genre de nouvelle peut engendrer (tristesse, larmes, obsèques, choix du cercueil et surtout le réveil désagréable) la première chose que j’ai réalisé, ce que ça y était, je n’avais plus de grands-parents. Cela veut dire que je fais désormais officiellement partie des mi-vieux : quand on est mi-vieux, on n’a pas de grand-père ou de grand-mère (quand on est vieux tout court, on n'a plus de parents). C’est bien la preuve que j’en suis devenu un. Je viens donc de monter une marche de plus dans l’escalier de l’inexorable décrépitude qui mène à la déchéance finale. D’autant plus que, maintenant que le dernier rempart de la génération des « grands-parents » est tombé, j’imagine que la Mort, dans son entreprise de destruction éternelle, va s’attaquer à la génération qui arrive juste derrière, celle où il y a notamment mes parents, mes oncles et mes tantes. Et que si on ne l’arrête pas, elle s’attaquera ensuite à MA génération, celle où je suis, avec ma sœur, mes cousins, mes cousines, et mes amis. Mon ultime grand-mère partie, c’est donc la dernière digue qui empêchait la Mort de se rapprocher de moi qui est tombée.

     Cela m’ennuie. On peut même dire que c’est sacrément la louse : à 24 ans, je n’ai déjà plus de grands-parents. Il y a plein de phrases que je ne pourrais plus jamais dire :

- « Ce soir ? A non, je ne peux pas, je vais chez ma grand-mère ».
- « Oh je n’ai pas fait grand-chose pour Noël. J’ai juste passé le réveillon chez ma grand-mère ».
- Ou même : « Putain, il est méga cher ce nouveau vélo pliable de chez Décath’. Va falloir que je tire encore son pognon à la vieille ».

     Bon, pour ma défense, il faut dire aussi que je partais avec un désavantage : quand je suis né en 1988, je n’avais déjà plus que trois grands-parents. Mon grand-père maternel est mort en 1982 à cause de l'alcool (ou grâce : c'était un parfait connard). A moins que ce ne soit à cause de l’élection de Mitterrand (c'était un parfait connard de droite). Ensuite, ce fut au tour de mon grand-père paternel, emporté par un cancer en 1993 (là, on peut vraiment dire "à cause" : c'était vraiment un chic type). Putain, bravo les mecs, hein ! Pas un pour rattraper l'autre. Puis viennent les années 2010 et 2013 pour les deux représentantes de la gente féminine. Au final, aucun de mes grands-parents n’aura passé la barre des 80 balais, même si les deux dernières y était presque : elles sont mortes à 79 ans toutes les deux, ce qui est bien mais pas top. Ça aussi ça m’angoisse : apparemment, on est très mauvais niveau longévité dans la famille. Et ce n’est pas moi qui vais relever le niveau. Avec mon asthme, mes allergies et mes poumons de merde, je vous le dit, je suis très mal barré. 

27 mars 2013

Au bout du conte

20454038

     Il y a beaucoup de duo qui fonctionnent bien. Jennifer et Jonathan Hart par exemple, sont vachement doués quand il s'agit d'arrêter les malfaiteurs. Paul Simon et Arthur Garfunkel deviennent magiques dès qu’on les met tous les deux sur scène avec une guitare. Laurent Baffie et Thierry Ardisson sont toujours excellents quand ils sont ensemble sur un plateau de télé. Au cinéma, c’est le duo Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, les « Jabac » comme on les appelle, qui marche bien. Et « Au bout du conte » n’échappe pas à la règle : si les années passent, marquant un peu physiquement les deux acteurs, il n’émousse en rien les rouages du talent de ces deux noms du cinéma, qui s’emboîtent toujours avec autant de naturel et de facilité devant les caméras (et plus tellement dans la vie : Bacri et Jaoui, les « B&J » comme on les appelle, ne partagent plus le même lit depuis l’année dernière). Peu importe, n’être plus ensemble n’empêche pas de faire de beaux enfants, la preuve.

     L’originalité de l’histoire, c’est qu’il n’y en a pas vraiment. Comme d’habitude, Agnès Jaoui arrive à réaliser un film en partant de simples sentiments humains, et semble empiler les parpaings comme un maçon bourré, avec instinct, pour arriver au final à construire un film assez solide et cohérent. En gros, c’est l’histoire de Laura (Agathe Bonitzer, dont je suis secrètement amoureux depuis que j’ai vu le film), une jeune fille un peu naïve qui rêve du prince charmant, et qui tombe dessus au cours d’une soirée (Sandro, joué par Arthur Dupont, que je déteste depuis que j'ai vu le film - voir parenthèse précédente). Le film tourne autour de cette histoire d’amour, dans laquelle gravitent un certain nombre de personnages. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce sont bien ceux incarnés par Bacri et Jaoui, les « Jacri » comme on les appelle, qui sont les principaux, et les plus attachants. Agnès Jaoui incarne Marianne, une quadra un peu paumée, maladroite et incapable de se débrouiller toute seule dans la vie après l’échec de son mariage. Jean-Pierre Bacri lui, incarne Pierre, un bougon pessimiste, renfermé sur lui, incapable d’exprimer ses sentiments et surtout, obsédé par la date de sa propre mort (en gros, il fait du Bacri). Jean-Pierre Bacri, qui selon moi est le meilleur acteur français vivant, nous fait rire à chacune de ses apparitions, parfois sans même ouvrir la bouche. Sa tirade sur les enfants de sa compagne est tout simplement jubilatoire (voir ci-dessous). Quand à Agnès Jaoui, la maladresse de son personnage fait aussi sourire à plusieurs reprises. 

20470653

     La nouveauté par rapport aux autres films d’Agnès Jaoui très terre à terre et humain, c’est la tournure un peu surréaliste que prend le film à certains moments, d’où le côté « conte ». Jaoui incarne la bonne fée, la marraine sympa d’une Agathe Bonitzer tantôt princesse, tantôt petit chaperon rouge, dont la mère incarne la sorcière à la beauté artificielle. L’occasion de découvrir un Benjamin Biolay grand méchant loup, excellent dans ce rôle d’enculé de service. Bref, j’ai bien aimé. Je ne vous cache pas que j’y suis allé avec quelques appréhensions. Au dernier moment, j’ai même failli changer de séance pour aller voir « Cloud Atlas » avec Tom Hanks. J’aurais eu tort. Si le film mais bien 20 bonnes minutes avant de démarrer, et qu’il peut dérouter au début par les passages parfois maladroits de la réalité au conte (en particulier, la scène de la perte du soulier de Sandro aux douze coups de minuit), il se met en place doucement, et fini par devenir cohérent. Certes, il y a des quelques lenteurs et même quelques scènes superflues, mais c’est bien joué, les personnages sont attachants, et c’est bien conclu. Un film tout en simplicité, et plein de charme. 

20400070

Moment choisi : 

     Après avoir couché ses enfants, Eléonore, la compagne de Pierre, rejoint ce dernier sur le canapé :

Eléonore : J’ai eu envie de la tuer Morgane ce soir ! elle est pénible non ? 

Pierre : (Acquiesçant) Hum… Et Johanna aussi hein, à sa façon mais... Mais c’est les enfants quoi. Les enfants c’est pénible. Ils te sollicitent tout le temps, t’as pas une seconde à toi, c’est abrutissant. Tu répètes 1000 fois la même chose. C’est du dressage mais c’est chiant. Enfin j’veux dire, quand on regarde les choses à plat ?

Eléonore : Ouais à plat c’est comme ça.

Publicité
Publicité
24 mars 2013

J'ai marché seul #1 - Retrouvailles

419483_2992111316376_1220016671_n

Lundi. Je me souviens de beaucoup de choses. Je me souviens de ma première petite copine, que me demandais de lui tenir la main pendant la récréation, en CE2. Je me souviens de Christine, ma gentille maîtresse de CM1, et de Madame Michaude, cette grosse pute qui me faisait cours en anglais en seconde. Je me souviens du parfum qui flottait dans l’air à la terrasse du bled, et du chat handicapé de ma grand-mère. Je me souviens de « Don’t change » des Worlds Apart, et du duel Chirac-Jospin. Je me souviens aussi que j’ai un blog. Bizarrement, c’est la chose dont j’ai le plus de mal à me souvenir, alors que c’est de loin la plus récente. Alors, comme quand, poussé par la nostalgie, on décide d’ouvrir un vieil album photo poussièreux pour se remémorer des souvenirs, je décide d’aller faire un tour sur ce bon vieux Canalblog.

Mardi. Je revois mon cousin que je n’ai pas vu depuis pratiquement un an, à l’occasion d’un apéro qu’il a organisé pour annoncer l’engrossage de sa compagne pour la troisième fois. Cet étalage de bonheur, ainsi que la présence autour d'une table basse de tous ces hypocrites qui constituent ma famille, me filent la nausée. C’est fou ce que tous ces gens ne m’ont pas manqué. Parmi les multiples conversations plus inintéressantes les unes que les autres qui animent l’entrevue, l’une d’elle attire mon attention : elle concerne Nabila des Anges de la téléréalité. Mon cousin soutient que c’est la femme la plus belle du monde, et qu’il aurait bien aimé la pécho (comprenez, la défoncer sans ménagement) dans une autre vie. Quitte à avoir une relation sexuelle avec un objet industriel, je lui conseille plutôt de se branler dans un pot, ça ira plus vite, et ça lui coûtera moins cher.

Mercredi. Inauguration. Mon collège inaugure les travaux qui l’ont défiguré pendant 5 mois. Du coup, les gens du conseil général viennent en grande pompe couper des rubans et s’auto-congratuler d’avoir mis deux ans pour signer des papiers qui ont autorisé des travaux. Je les regarde manger leurs macarons avec leur verre de kir à la main, en me demandant si l’un d’eux, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, a pensé aux ouvriers qui ont réalisé les travaux et qui, en simples exécutants qu’ils sont, n’ont pas été conviés à cette joyeuse réunion. La chose positive, c'est que je retrouve mon ancienne collègue de travail que je n’ai pas vu depuis 8 mois. Il semble que le chômage lui aille à ravir : elle est plus belle que jamais. C’est dingue à quel point quelque fois une femme de 52 ans peut en faire 23. Plus tard dans la soirée, je retourne au restaurant McDo’ dans lequel j’officia jadis en tant qu’équipier. L'occasion pour moi de revoir un encore plus vieux collègue, autrefois mon manager. C’est dingue à quel point quelque fois un homosexuel peut rester homosexuel.  

Vendredi. Je décide de la jouer intelligemment et d’élaborer un plan diabolique. J’empreinte des cahiers à des élèves pour les photocopier, afin de n’avoir plus aucun cours à préparer quand je serai prof. Je m’auto-choque de ma propre fainéantise. Je suis en train de prendre de l’avance sur mon propre glandage à venir. A moi les soirées du samedi soir, quand d’autres devront sacrifier leur vie sociale pour préparer leurs séances de cours. Mon machiavélisme de connait pas de frontières. Dieu bénisse celui qui a inventé la photocopieuse. Je viens d'économiser 200 heures de travail en seulement une heure. C'est les deux meilleurs Kinder Bueno que j'ai investi de ma vie. 

la-boite-a-musique-des-enfoires

Samedi. Des gens continuent d'avoir faim, donc des Enfoirés continuent de passer à la télé. Les Enfoirés, c’est un peu le Pôle Emploi de la chanson française. Beaucoup de chanteurs présents sur scène sont là pour la bonne cause, à commencer par la leur : leur carrière en a grand besoin. Certains n’ont pas vu de public depuis une demi-décennie. D'autres avaient oublié que ce que ça faisait d'être applaudi. Il y en a même qu’on croyait mort. Une idée pour le concert de l’année prochaine : « Le cimetière des Enfoirés ». Ou même, « Les Enfoirés font leur crémation ». Je trouve que ça aurait de la gueule. Et ce serait plus cohérent. En plus, Jean-Jacques Goldman a pris de l’avance : tout le monde lui a déjà rendu hommage.

19 août 2012

Le petit truc qui casse les couilles

Cartes postales

     Il y a la mer, les vagues, le sable chaud, le soleil, les apéros, les soirées et... les cartes postales. Je ne sais pas qui c'est le con qui a eu cette idée de merde, mais ce que je sais, c'est qu'il détestait, mais alors profondément, les vacances. Oui parce que, pour instituer un truc méga-chiant à faire pendant une période où normalement on est censés être débarrassés de toutes les contraintes qui nous ont fait chier pendant toute l'année, il faut vraiment ne pas aimer les vacances, sinon je ne vois pas. Moi je l'imagine bien hein, le type qui a inventé les cartes postales. Bah je pense que ça devait être un pauvre gars complètement aigri par la vie (et qui, par conséquent, votait Front National), qui était en vacances dans un lieu sublime où tout le monde sauf lui s'amusait, et qui s'est demandé comment, devant toute cette débauche de bonheur, il pourrait trouver un moyen sympa de gâcher le plaisir de tous ceux qui étaient autour de lui. Et biiim ! Il a visé en plein dans le mille, il a trouvé les cartes postales.

     Alors je vous rappelle le principe d'une carte postale : c'est informer les gens que vous vous tapez toute l'année et dont vous êtes heureux de ne plus voir les tronches pendant trois semaines, que vous êtes en train de passer un moment merveilleux dans un endroit formidable, au moment même où vous êtes justement en train d'interrompre tout ce bonheur pour leur écrire une carte où vous leur décrivez précisément ce que vous êtes en train de louper au moment même où vous écrivez leur carte. Vous voyez un petit peu le cheminement intellectuel qu'il y a derrière le bordel quand même. Ca sent un peu la merde, comme concept. En plus, il faut se méfier avec les cartes postales, parce que ça peut rapidement foutre en l'air vos vacances. Ah si, j'vous jure. Alors oui c'est sûr, elles n'ont pas l'air méchantes comme ça, quand elles sont posées sur leur présentoir devant les boutiques. Elles sont même plutôt attirantes, on a envie d'aller les voir de plus près. Mais si vous ne faites pas attention, si vous n’êtes pas prudents, elles peuvent rapidement devenir très dangereuses. Il suffit d'un simple moment d'inattention, et c'est l'engrenage fatal. Comment ? Vous ne me croyez pas ? Démonstration !

     Vous êtes en vacances. Tout se passe divinement bien. Vous êtes avec la femme que vous aimez dans un endroit absolument paradisiaque. Il fait super beau, super chaud. Vos vacances sont tellement parfaites que vous éprouvez un sentiment de gêne devant ce cadeau que vous fait la vie. Alors, vous vous dîtes que ce serait pas mal d'en partager un morceau avec vos proches qui n'ont pas eu la chance de vous suivre et qui sont retenus dans la grisaille. Vous vous dirigez alors vers la boutique de souvenir située à quelques pas de votre hôtel pour acheter les fameux morceaux de cartons. Vous vous dites que ça va prendre dix minutes, pas plus. Bah non ! Justement ! Choisir des cartes postales peut rapidement prendre plusieurs heures, surtout quand il faut trouver pour chaque destinataire une carte adaptée et en même temps qui reste assez représentative et fidèle de vos vacances. On dira ce qu'on veut, mais on n'envoie pas une carte avec des filles à poil à ses parents par exemple. De même qu’on n’envoie pas des cartes avec des beaux paysages à ses amis qu'on aime bien et qui ne sont pas partis (sinon c'est salaud, quand même). Et c'est pas tout ! Parce qu'après, il faut les remplir, toutes ces merdes. Et là, c'est vachement technique, encore. Par exemple, vous ne pouvez pas écrire le même texte aux amis qui se connaissent entre eux, sinon ils vont penser qu'ils ne sont pas assez bien pour avoir le droit à une carte originale (ce qui est vrai, en plus). Acheter des cartes postales, c'est comme aller chercher des supositoires à la pharmacie : ça a l'air de rien sur le moment, c'est après que cela devient très désagréable.

     Et quand par miracle vous avez enfin fini de les remplir, quand après généralement 12 jours d'efforts intellectuels intenses, vous avez finalement réussi à trouver la force pour écrire un texte fade et incolore pour chaque carte, et bien c'est pas fini, il faut encore trouver des timbres. Nan parce que, quand vous passer vos vacances dans le sud de la France, ça va, c'est pas trop difficile. Mais quand vous avez décidé de partir en Papouasie-Nouvelle-Guinée, la mission devient quand même légèrement plus compliquée. Bref, c'est pour ça moi, j'arrête d'envoyer des cartes postales quand je suis en vacances. Ouais, c'est terminé, je me suis débarrasser de ça. J'ai décidé que désormais, je passerai que des vacances sans contrainte, sans travail, ce qui est un pléonasme. J'emmène même plus de stylo avec moi, comme ça pas de risques. Et j'oublie aussi systématiquement mon carnet d'adresses pour avoir un alibi en béton. Je suis définitivement anti-cartes postales. Et vous savez quoi ? Ca tombe super bien parce que j'aime pas mentir. Oui parce qu'on ment tout le temps dans nos cartes postales, et moi je refuse de mentir à mes proches. Je refuse de leur dire que je pense à eux alors que ce n’est pas vrai du tout : je m'en branle d'eux et je suis heureux parce que je ne vois plus leur sale gueule de con. Je n’ai pas envie de les blesser non plus. Je ne suis pas un monstre.  

21 mars 2012

Oh na na, what's my name ?

Password

     Le truc le plus relou quand on décide de créer un blog, à part la décoration, la création de la bannière, la configuration, le choix des couleurs, l'écriture du premier article, l'écriture du deuxième article, l'écriture du troisième article et l'écriture des articles en général (c'est-à-dire tout en fait, si on résume), c'est de lui trouver un nom. Faisons rapide : il y a environ 200 millions de blogs dans le monde (je les ai compté personnellement hier soir) qui utilisent environ 200 millions de titres, et vous on vous demande, en 30 petites secondes, comme si c'était ultra facile, comme si c'était pas super important, comme si c'était une décision qu'on pouvait prendre, comme ça, sur un coin de table, pendant une cuite au vin rouge avec tonton Jean-Claude, comme si c'était pas quelque chose qui pouvait avoir d'irrémédiables conséquences sur l'avenir de l'humanité, bref, on vous demande d'en choisir un.

     Nan parce que, à la limite, moi je dirais qu'à côté, donner un nom à un enfant c'est facile. Si parce que, par exemple si vous voulez appeler votre fille Léa, vous pouvez l'appeler Léa, même s'il existe tout un tas d'autres Léa un peu partout (trop même, sans doute). C'est rare qu'au moment où vous inscrivez le nom de votre enfant sur l'étiquette, une infirmière se pointe avec une énorme croix blanche entourée de rouge et vous dise "Désolé, ce nom est déjà utilisé par un autre utilisateur". En général, elle vous glisse plutôt une remarque convenue du style "Très joli, c'est un très bon choix !" ou "Ca lui va vraiment très bien !", et beaucoup plus rarement un "Ah nan, déjà pris, essayez plutôt Léa-7334". Au niveau des blogs, on ne déconne plus, fini la rigolade. Là on joue à un autre niveau : vous ne pouvez pas donner à votre blog un nom que quelqu'un d'autre a déjà donné au sien.

     Alors, j'ai pris mon courage à deux mains, je me suis retroussé les manches, et j'ai relevé le défi. Après tout, ce n'est pas à moi, l'homme aux 40 blogs, celui qui a soufflé son discours à Dominique de Villepin à l'ONU en 2003, celui qui refile depuis plus de 20 ans ses brouillons de bouquins à Fréderic Beigbeder dans l'arrière salle d'un bar à putes glauque d'une rue sombre parisienne, celui qui écrit dans le plus grand secret un futur chef d'oeuvre digne du Goncourt et du Renaudot, non non non, ce n'est pas à moi que l'idée de faire preuve une énième fois d'un peu de talent dans l'optique de sortir dans un éclair de génie une nouvelle trouvaille astucieuse qui servirait de titre à un site internet mort-né va faire peur.

     D'abord, j'ai essayé différents noms drôles et sympas, qui claquent bien dans la tête et qui marquent bien le côté voulu impertinent d'un blog rédigé par un jeune prétentiard en mal de compliments, comme "Debout les morts" (genre fini l'anesthesie, on se réveille maintenant), "Bienvenue sur Overblog" (genre, je bouscule tout les codes en donnant à mon blog le nom de la principale plateforme rivale), "On va tous crever" (avec un article d'ouverture axé sur la fin du monde prévue, je vous le rappelle, pour cette année) ou encore "Tous à poil" (parce que j'ai choisi de classer ce blog dans la catégorie "Journal intime" et que dans un journal intime, on enlève ses fringues). Mais je me suis dit que finalement, tous ces titres avaient le défaut d'être un peu fades. Alors, je me suis dirigé vers des choses un petit peu plus colorées, d'abord en allant chercher dans la fausse auto-flagellation complaisante, avec des noms comme "Le Webmaster est un sale con" ou "La langue de pute", avant d'aller plus tard chercher dans la crudité où j'ai déniché les "Oh oui je viens", "Tu montes chérie ?" ou le fameux "Je vous dis merde", puis carrément dans le trash avec des noms comme "Dans ton cul", "Mais ferme ta gueule", "Ta gueule toi" ou même le désormais célèbre "On s'en bat les couilles"... Mais je me suis dit que ce genre de titres ne ferraient qu'encourager les visiteurs à fuir en cette période politiquement correcte où il est mal vu d'être vulgaire. Du coup, je suis retourné à la case départ, et j'ai essayé de trouver quelque chose de plutôt neutre, histoire de ne pas trop annoncer la couleur avant la couleur, si vous voyez ce que je veux dire. J'ai ainsi pensé à "Crac Boum Hue" (en référence à la magnifique chanson de Jacques Dutronc) puis ensuite à "Orgastique" (en référence à rien). Entre les deux, mon coeur a longtemps balancé, le premier collant parfaitement à l'esprit que je veux donner à ce nouveau blog, mais le second ayant l'avantage d'être vierge de toute utilisation antérieure, et donc complètement neuf.

     Ne parvenant pas à trancher, tel le bachelor en final d'un jeu stupide diffusé par M6, je me suis résolu à continuer mes investigations en l'absence du coup de foudre. J'ai d'abord pensé à des titres complètement niais, du style "Des bouts de moi", avant de me ressaisir dans un élan de dignité. Bordel, tu ne vas pas craquer maintenant ! Non, pas toi ! Pas maintenant ! Pas après tout ce que tu as fait ! (les footeux d'entre-vous auront reconnu l'hommage à Thierry Gilardi. Les autres seront passés à côté d'une référence footbalistique brillante glissée avec style). Aller, encore un petit effort, tu y es presque. Réfléchie ! Qu'est-ce que tu vas faire dans ce blog ? Tu vas y parler de toi, tu vas t'y mettre à nu, les gens vont découvrir tel que tu es à l'intérieur. C'est à ce moment là que j'ai été frappé par l'inspiration divine. Tout était clair dans mon esprit, limpide. Mon blog s'appelera... roulements de tambour... "Coloscopie"* ! Oui ! En effet quoi de mieux qu'un nom comme celui-là pour parler d'une exploration intérieure ? Oh la la, j'imaginais déjà la bannière, représentant un grand tunnel avec un mec au fond en tout petit dans la lumière, et un sous-titre du style "Voyage au centre de moi". Ca y est, victoire ! Je le tenais mon titre ! Je le tenais mon blog ! Mais là le drame, au moment fatidique de la validation, la nouvelle tombe : ce nom est déjà pris. 

IMG_1448
Un exemple d'image qui aurait pu servir de bannière. Avouez quand même que ça aurait eu de la gueule.

     Aaaaahhhh ! Keeeuwa ? Comment ? Qu'entends-je ? Quelqu'un aurait donc l'esprit aussi dérangé que moi pour donner un tel titre à son blog ? Je refuse d'y croire ! Tant pis, c'est le destin. Peut-être que Dieu lui-même ne souhaite pas que je recréé un blog, pour des raisons qui lui appartiennent. Peut-être que le monde n'est pas prêt. J'accepte l'entière responsabilité de cet échec, et en tire les conclusions, en me retirant de la vie de la blogosphère. (les politicards d'entre-vous auront reconnu l'hommage à Lionel Jospin. Les autres seront passés à côté d'une référence politique brillante glissée avec style). J'éteind l'ordinateur. J'allume la radio. Je m'effondre sur mon lit, tel un héro antique déchu. RFM annonce le meilleur des années 80. Une chanson démarre. Elle raconte l'histoire d'un mec qui s'enfuie, oublie et qui s'offre une parenthèse, un sursis. La suite, je crois que vous la connaissez...

* Profitons de cet article pour donner un conseil médical pour vous, messieurs : la coloscopie est un examen anal chargé de l'étude du côlon, et qui doit s'effectuer tous les 50 ans à partir de 2 ans, et tous les deux ans à partir de 50 ans.

12 mars 2012

Il changeait la vie

Lotus Aquatube

     Il y a eu le traité de Paris entre les treize colonies d'Amérique et la Grande-Bretagne en 1793, qui a mis fin à l'abominable Guerre d'Indépendance américaine. Il y a eu le traité de Versailles entre les Alliés et l'Empire allemand en 1919, qui a mis fin à la cataclysmique Première Guerre mondiale. Il y a eu aussi les accords d'Evian entre la France et l'Algérie en 1962, qui ont mis fin à l'atroce Guerre d'Algérie. Il y a désormais le nouveau Lotus AquaTube en 2012, qui est en train de mettre fin à l'effroyable conflit militaire qui sévissait dans les toilettes de tous les ménages occidentaux depuis l'invention du célèbre rouleau de papier hygiénique, soit quand même depuis le sixième siècle (eh oui, le rouleau de PQ existe depuis plus de 1400 ans, ça vous en bouche un coin, ou plutôt devrais-je dire un trou, pour être raccord avec le thème de l'article).

     J'imagine déjà de derrière mon ordinateur l'émotion qui a dû submerger des millions de familles de par le monde. J'imagine ces parents qui, en apprenant la bonne nouvelle, ont serré leurs enfants dans leur bras et les ont embrassé en pleurant. J'imagine leurs larmes de joies, les frissons parcourant leurs corps, leurs hurlements de bonheur quand ils ont vu passer à la télévision le fameux spot de pub, porteur du message de paix et d'espoir, réalisant alors que toutes les années de douleurs, de disputes, de cris et de tensions étaient enfin derrière eux. Oui ! Car le petit rouleau en carton recyclé marron n'a l'air de rien comme ça et pourtant, il est bel et bien à l'origine d'un des plus grands conflits militaires de l'histoire de l'humanité : la célèbre guerre du rouleau-de-PQ-terminé-qu'on-laisse-dans-les-chiottes-parce-qu'on-a-la-flemme-d'aller-le-jeter.

     Qui ne s'est jamais retrouvé un jour confronté à cette terrible situation : tendre la main vers le distributeur à papier rose et s'apercevoir que votre prédécesseur sur le trône blanc et froid ne vous a laissé que la partie cartonnée et donc inutilisable du rouleau ? Qui ne s'est jamais surpris à penser "Putain, quelle bande d'enculéééés ! Pas foutus de remettre un nouveau rouleau et de jeter l'ancien à la poubelle ces fumiers !" ? Personne mes amis, personne ! (vous n'êtes cependant pas obligés d'utiliser le mot "enculé"). Car on a tous au moins un membre de notre famille qui, pour des raisons obscures, refuse catégoriquement de se soumettre à la tâche ingrate du remplacement de rouleau de papier-chiottes vide. Et je vais vous avouer quelque chose qui va peut-être vous choquer : moi, le mec le plus classe du Finistère, le représentant du bon goût français, moi qui possède toutes les qualités pour devenir escort-boy pour vieille bourgeoise, croyez-le ou pas, je fais partie de ces gens-là.

rouleau-papier-de-toilette-vide  6944792-rouleau-de-papier-toilette-vide-fermer

     Eh bien oui, j’avoue Madame ! Je fais effectivement partie de ces fils de pute qui laissent systématiquement le rouleau terminé derrière eux, et ce sans le moindre scrupule. La dernière fois que j'ai touché un rouleau de PQ vide, c'était en maternelle pour fabriquer un minable pingouin en carton que j'avais offert à ma mère (vous le voyer, hein ? On en a tous fabriqué un dans notre vie). Quelque part, je continue aujourd'hui de lui faire ce cadeau, plusieurs fois par semaine même, mais sans le papier crépon et la peinture. Quoi qu'il en soit, je plaide coupable Monsieur le juge. Mettez-moi les menottes, préparez une fourgonnete, je mérite le quartier haute sécurité de Fleury-Mérogis. Bah oui, que voulez vous que je vous dises, je suis impardonnable. Mais c'est au-dessus de mes forces de jeter le rouleau vide, comme si, je sais pas moi, un esprit invisible retenait ma main. Je sais, c'est très con mais c'est comme ça. Mais, pour ma défense, il faut dire que je suis loin d'être le seul. Je connais tout un tas de gens qui font exactement pareil et qui gardent le silence. Nan parce que moi au moins, j'ai l'honnêteté de l'avouer. Tiens, par exemple, vous qui me lisez. Si, ne faites pas les innocents, je sais très bien que vous le faites aussi. Si si si ! Je suis même sûr qu'il y en a qui poussent le vice encore plus loin. Je suis sûr qu'il y en a qui ne se contentent pas de laisser le rouleau usagé derrière eux, mais qui prennent carrément le soin d'y laisser méticuleusement une feuille de papier, genre "vous voyez, c'est pas moi qui ait fini le rouleau, il en reste un peu, donc je vous emmerde et je le change pas". Et bah c'est dégueulasse, comme méthode. Bande de salauds va ! Keuwa ? Comment je sais tout ça ? Euh... bah... de toutes manière, tout cela est derrière nous maintenant. Et c'est grâce à Lotus. On va tous pouvoir faire la paix avec nos proches et signer des armistices, sur des coins de chiottes. Sauf bien sûr si notre mauvaise volonté est encore plus forte que ne l'ont soupçonné tous les ingénieurs de chez Lotus, et qu'on ait même la flemme de se faire chier à jeter le rouleau dans les chiottes. J'ai une idée pour l'avenir : inventer le rouleau qui s'autodétruit dès qu'il est terminé, genre message secret dans Mission Impossible. Ca, ça aurait de la gueule.

PS : OUI : j'ai bien conscience que je viens de consacrer le deuxième article d'un blog qui se lance, qui n'est pas lu, et qui cherche à faire ses preuves, sur le thème du papier à cul, et je réalise que ce n'est pas forcément une bon choix.

PS 2 : NON : je n'ai reçu aucune somme d'argent de la part de Lotus pour écrire cet article (même si cela n'aurait été que justice, après tout, vu comment ils vont doubler leur chiffre d'affaire grâce à moi).

27 février 2012

Encore un blog de merde

Encore un blog de merde

     "Moi ? Un nouveau blog ? Vous plaisantez ! Je préfèrerais qu'on m'émascule avec un tire-bouchon ! Nan, soyons sérieux, j'ai déjà perdu beaucoup trop de temps à compiler bêtement des lignes et des lignes sur internet. Et puis surtout, c'est pas à 23 balais que je vais replonger dans toutes ces conneries."

     Voilà, ça, c'était moi y a 3-4 mois. Je répondais à la question d'un ami un peu nostalgique qui me demandait si j'avais pas l'intention, un jour, après quasiment deux ans d'arrêt, après avoir raccrocher les crampons, de recommencer à écrire sur un blog. Je vous décris la scène : on était en pleine soirée, moi j'étais déjà bien bourré (je venais de me servir mon sixième verre de vodka-multifruit), je venais de faire une imitation endiablée de Claude François sur "Magnolias Forever" (voir parenthèse précédente), quand soudain, je ne sais pas pourquoi, sans doute porté par l’ambiance (et par l’alcool), j'ai lâché cette tirade, en y mettant tout l'arrogance et le mépris du monde. Tirade qu'on ne manquera plus de me remettre dans la gueule à l'occasion maintenant, vous imaginez bien. Mais bon, que voulez-vous, l'amour des mots à été le plus fort. C'est pourquoi je me suis décidé à sortir de ma retraite internationale pour un ultime tour de piste, à la Franck Leboeuf version Qatar (ou Koh-Lanta, au choix).

     Du coup, je sais déjà ce qu'on va me dire. J'aurai droit à toutes les vannes du style "Un nouveau blog ? Mais il va durer combien de jour celui-là ? ", ou encore "Mais, c'est ton combientième blog ? Donne-nous juste un ordre de grandeur, à 50 près ? " ou même "T'as pas peur à force d'avoir eu plus de blogs que de visiteurs ? ". Le pire, c'est qu'ils auront tout à fait raison. Vraiment, sans exagérer, j'ai dû avoir entre 20 et 30 blogs au cours de ma carrière. J'en ai eu tellement que je serais bien emmerdé si on me demandait de vous donner un chiffre exact. Par contre, ce que je sais parfaitement, c'est que rares sont ceux qui ont vécu longtemps et en bonne santé. Si on voulait résumer, on pourrait dire que l'espérance de vie de mes blogs est à peu près équivalente à celle d'un poisson rouge qui nagerait dans un bocal dans lequel on aurait vidé 4 kanterbrau de 25cl (si si, y a des gens qui font ça en soirée, quand ils sont un petit peu saouls).

     C'est toujours la même rangaine : au début, c'est tout beau et tout neuf, alors ça me donne envie d'écrire. Les articles s'enchaînent, ils sont drôles, bien pensés, bien écrits, et font le bonheur de nombreux nouveaux lecteurs, enjoués par tant de fraîcheur et de talent. Puis les mois passent, et écrire devient rapidement une contrainte, une obligation chiante à laquelle je me sens obligé de me soumettre. Du coup, les articles sortent au compte-goûte, ils ne sont plus vraiment drôles, d'une banalité choquante, complétement écrits à la va-vite, et les visiteurs, plus très nombreux et excédés par tant de décrépitude, passent leur chemin. Finalement, l'épilogue est toujours le même : le blog est abandonné, les quelques derniers fidèles assistent à son inéxorable pourrissement, jusqu'à ce qu'un jour je daigne enfin prendre une minute de mon temps pour le faire disparaître d'un clic, sans le moindre sentiment. Voilà, c'est la grande histoire de mon activité blogosphérienne. Et j'aime autant vous dire les choses d'entrée : Je marche seul n'échappera pas à la règle. Je vous annonce d'ores-et-déjà sa disparition prochaine, comme tous les autres avant lui. Tout ce que j'entreprends fini irrémédiablement jeté en boule dans une poubelle. Vous voilà avertis, vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenus.

     Non, franchement, fuyez ce blog. Allez plutôt vous divertir sur les nombreux sites de couture à Tata Françoise ou de scrapbooking à Marie-Chantal, dont Canalblog raffole. Si par malheur vous vous attachiez à ces pages, vous finiriez obligatoirement par être déçus.

Rico

Contrairement à ce que vous pensez, ce poisson rouge a encore vécu de longs mois avant de rendre sa dernière bulle. Il semble bien que l'alcool n'ait eu aucun effet sur lui.

Publicité
Publicité
Publicité
Archives
Publicité